Nous en sommes à cette période de l’année. Celle où tous les espoirs sont permis et que chacun décide de s’améliorer. C’est aussi les seules quelques semaines de l’année où on entend “Pis? As-tu pris tes résolutions cette l’année?” parce qu’en février tout le monde s’en fout un peu... Or, voici ce que je propose comme résolutions durables (le mot a son importance) et constructives.
Non, je ne parlerai pas de “new year, new you” ou de cessation du tabagisme. Si celles-ci font partie de vos résolutions 2019, je vous souhaite le meilleur des succès et je suis bien heureux pour vous. Pas autant que le propriétaire du gym que vous choisirez, mais bon.
J’ai, en fait, envie de lancer des idées du champ gauche afin de croître comme communauté plutôt que comme individus. Je l’ai dit d’entrée de jeu : nous sommes dans les semaines des espoirs alors pourquoi pas?
Le plastique
Que reste-t-il à dire sur ces fameux plastiques à usages uniques qui étouffent les océans et les écosystèmes aussi bien que les prises de soumissions de Jake the Snake? Pas grand-chose, en effet. Alors pourquoi retrouve-t-on toujours autant de produits qui les utilisent comme les bouteilles d’eau ou encore les pailles?
Au Québec, l’eau est une ressource accessible, de qualité et surtout gratuite. Alors voici ce que je propose comme résolution : rayez la caisse d’eau de la liste d’épicerie et remplacez-la par des bouteilles réutilisables. D’un point de vue strictement financier, vous ferez une bonne économie. Exemple : la caisse d’eau à 5$ par semaine vous reviendra à 260$ à la fin de l’année. 4 bouteilles réutilisables vous coûteront une soixantaine de dollars en plus d’être durables. Ce coût pourrait augmenter si vous avez, comme moi, un enfant qui serait capable d’oublier une de ses jambes à l’école. Il n’en demeure pas moins que c’est une décision difficile à regretter.
La viande
Une vache c’est beau ! Cela étant dit, le cheptel que les humains élèvent est responsable d’une part importante de l’émission de gaz à effet de serre puissant comme le méthane (à cause des flatulences) et le dioxyde de carbone. En gros, à force de faire cuire des bons steaks sur le barbecue c’est nous que nous faisons cuire !
Tout cela est sans considérer les aspects du bien-être animal et du coût de la viande qui ne cesse d'augmenter.
Ma résolution : faites une plus grande place aux légumineuses. Je sais, je sais, c’est pas super sexy, mais à terme cette résolution a plusieurs bons côtés : une taille plus mince, un portefeuille plus épais et un environnement qui sourit. Oui, un peu comme la vache qui rit ! En prime, vous pourrez faire la blague que les lentilles c’est bon pour la vision. Personne ne rit, mais vous aurez le sentiment d’être fin d’esprit pour quelques secondes.
Le compost
Pour ceux qui ne le savent pas, la collecte des ordures est appelée à être modifiée en profondeur dans les prochaines années. Vous aurez peut-être même à payer pour le poids des poubelles que vous enverrez à l’enfouissement. C’est pourquoi vous avez reçu ou allez recevoir un beau petit bac brun.
En 2019, il est concevable d’envoyer des matières organiques dans des sites d’enfouissement. Ce genre d’endroit, c’est un peu comme un filtre à café. Imaginez remplir ce filtre de pleins de trucs (pelures de patates, coquille d’oeuf, et viande avariée) et de partir la cafetière. Boiriez-vous la concoction? J’ose croire que non... Dans des sites d’enfouissement, c’est le sol qui absorbe le liquide qui provient du pourrissement des matières organiques et de la pluie qui dissout un tas de matières souillées. Ce liquide, on l’appelle du lixiviat (à glisser dans une conversation).
En gros, donnez la chance au compost qui, dans Vaudreuil-Soulanges, est transformé en engrais agricole pour les producteurs locaux. Pas mal moins dégueu, non?
Acheter moins, acheter mieux
Internet nous met en contact avec des sites de vente (souvent chinois) où l’on peut se procurer un t-shirt pour quelques dollars, livraison par bateau et camion par la suite incluse. On paie, on reçoit et souvent ça ne fait pas du tout. On met de côté puis, on jette. Le gaspillage n’est pas seulement les quelques dollars dépensés, mais toute l’empreinte écologique créée par la fabrication et la livraison du produit. Qui plus est, le vêtement ne sert jamais et termine sa (courte) vie dans un site d’enfouissement (voir la section précédente).
Ma résolution : allez visiter un commerçant local où vous pourrez essayer et évaluer le produit. La plupart viendront de pays dans lesquels on ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis de normes environnementales, mais au moins le produit aura une vie plus longue que la réception, l’essayage et le trajet vers la poubelle.
Alors, remplissez votre bouteille d’eau réutilisable, préparez-vous une collation de légumineuse en mettant les résidus au compost puis enfilez un t-shirt qui vous fait et dirigez-vous au gym pour respecter votre résolution personnelle. Bonne année!
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