Préparez-vous à entendre des cris de joie, des ronronnements de tondeuses (électriques) ainsi que des vibrations de perceuses le 16 juin: c’est la Fête des pères! Vous sentez le sarcasme?
Mettons tout d’abord une chose au clair: je ne m’en fais pas trop avec la Fête des pères. J’ai toujours trouvé que ça ressemblait à un prix de consolation. Comme si une année, quelqu’un avait eu la bonne idée de créer la Fête des mères sans nécessairement penser à l’autre partie de la paire (c’est un jeu de mots).
J’imagine ces mêmes créateurs se dire: “ouin, ben on fait quoi avec les pères? C’t’un peu chien de fêter les mères mais pas les pères, non?” J’aime aussi imaginer que tous les papas de la planète avaient la même face qu’un enfant qui assiste à la remise des cadeaux dans le cadre de la fête d’anniversaire de son frère ou (pire) de sa sœur. Ainsi est née la Fête des pères. Pour moi, la Fête des pères sera toujours un sous-produit de la Fête des mères, son baloney.
Une belle gang de chaudrons
Je ne pensais pas trop à l’arrivée prochaine de cette célébration avant de recevoir les circulaires annonçant les aubaines pour (imaginez la voix de Dan Bigras dans les annonces de pick-up) les vrais mâles, les porteux-de-culotte et les bons pères de famille.
Ça m’a renvoyé en pleine figure l’image publique des pères dans la société de consommation québécoise. Que ce soit dans les pubs à la télé ou dans les circulaires, on passe soit pour une bande de Bob Le Bricoleur ou encore pour des chaudrons un peu homme-enfant qui semblent avoir arrêté leur développement cognitif à l’âge de 11 ans. Incapable, on n’a d’autre choix que de laisser la gestion de la marmaille et de la vie de famille à madame.
À l’autre bout du spectre, on nous montre des hommes aux visages usés comme celui de Clint Eastwood qui se gossent des cabanes à oiseaux en faisant entrer le bétail dans l’enclos. Tout ça avant le déjeuner, qu’on imagine composé d’œufs miroir et de bacon. Je ne suis pas sûr que l’on représente le père d’aujourd’hui.
À sa façon
Je réclame le droit d’avoir une paternité aussi unique que ma personnalité. Je ne montrerai probablement jamais à mes enfants comment faire rentrer des vaches dans l’étable ou encore comment construire un patio et je ne m’en veux pas une seconde. Cependant, ils ont vu pas mal tous les Star Wars, les films de super-héros et je crois avoir transmis à mon fils (ma fille est trop jeune encore) l’intérêt de la lecture. J’en suis fier.
Le plus important pour un père, pour moi, c’est de transmettre ses valeurs à sa progéniture en les enveloppant de bons souvenirs. Personne ne peut faire ça à notre place. Il n’existe pas de baloney pour les pères.
Bonne fête des pères à tous. À toi aussi, P’pa!
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